Les marchands de bananes antillais

Au début du XXe siècle, de nombreuses cartes postales mettent en scène des marchandes et des marchands de bananes antillais dans une vision tout à fait colonialiste.

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La France coloniale découvre la banane

À cette époque, en Martinique et en Guadeloupe, la banane est un fruit du quotidien vendu sur les marchés et le long des routes. Ce commerce, perçu comme un élément pittoresque de la vie antillaise, fait l’objet de cartes postales.
Mais ici, il n’est pas question de réalisme ! Les photographes créent des mises en scène qui s’inscrivent dans une vision paternaliste de la population noire antillaise. L’empire colonial français est alors à son apogée avec une vision souvent condescendante des populations indigènes ou des descendants d’esclaves dans les territoires concernés.

 

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Une mise en scène étudiée

Les photographies sont prises en studio avec un décor comportant des éléments tropicaux, en particulier la végétation. Les femmes portent le costume traditionnel et non une simple robe de tous les jours. Les vêtements des hommes sont eux plus réalistes. Tous sont présentés avec des régimes de bananes. Le régime en lui-même intéresse le photographe car sa forme est belle et inconnue des Européens du continent. Souvent, les personnes photographiées portent un régime sur la tête. Cela évoque la façon traditionnelle de transport des régimes en l’absence de charrettes. Cette pratique apparaît, dans la vision colonialiste, comme l’héritage d’une coutume africaine. Souriants et pittoresques, les marchands et marchandes de bananes offrent ainsi une vision rassurante de la population de couleur des Antilles.

En dehors de son évident caractère colonialiste, cette série de carte postale s’inscrit également dans un mouvement général en France. Entre 1890 et 1920, toutes les régions sont largement photographiées, y compris les plus petits villages. On cherche à mettre en évidence les coutumes, le folklore, la vie quotidienne dans des mises en scène souvent reconstruites.

 

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