Tout le monde connaît la Banane de Guadeloupe & Martinique ! Mais derrière cette marque aux accents de carte postale, découvrons où se situent les bananeraies de Martinique. Prêt pour une leçon de géographie ?
Les grandes zones de production
En Martinique, la production de bananes couvre actuellement 5 000 hectares. Ce chiffre, en recul par rapport aux années précédentes (6 000 hectares), dévoile les ravages occasionnés par l’ouragan Maria en 2017.
Si le bananier est présent sur l’ensemble de la Martinique dans les jardins familiaux, les exploitations agricoles, elles, se concentrent dans trois zones de l’île.
La première se situe dans le nord de la Martinique. Elle correspond au littoral Atlantique, depuis Macouba au nord jusqu’à la Trinité au sud. Certaines exploitations sont installées sur les pentes du massif de la montagne Pelée, en particulier à Ajoupa-Bouillon. Sur la côte Caraïbes, seule la ville de Saint-Pierre accueille trois exploitations. C’est la commune du Lorrain qui regroupe le plus grand nombre de bananeraies en Martinique, avec 22 % des producteurs.
Dans le centre de l’île à l’est de Fort-de-France, les bananeraies s’étendent entre le Lamentin, Le Robert et Saint-Joseph. Le Lamentin concentre à lui seul 10 % des producteurs. Certains d’entre eux produisent d’ailleurs des tonnages particulièrement significatifs.
Le sud de la Martinique accueille lui aussi une partie de la production de bananes. Cette zone s’étend sur le littoral Atlantique, du François – commune fortement marquée par la culture de la banane – au Vauclin puis à l’intérieur des terres, de Rivière-Pilote jusqu’au Saint-Esprit.
Chaleur, humidité et mornes
La Martinique constitue un terroir idéal pour la culture de la banane. Avec son climat tropical humide, elle offre à ce fruit les ingrédients nécessaires à sa croissance. La chaleur tout d’abord qui doit être constante. Et c’est le cas en Martinique dotée d’une température très uniforme, avec une moyenne annuelle de 26°C, grâce aux mers exceptionnellement chaudes qui l’entourent (24° à 28° en température de surface).
L’humidité est l’autre atout de l’île car le bananier a besoin d’eau tout au long de sa croissance. Or, la pluviométrie des Antilles françaises est bien plus élevée que dans d’autres pays producteurs. À titre d’exemple, les Canaries, qui produisent la banane espagnole, ont besoin de recourir à l’irrigation. Le nord de la Martinique se caractérise par un relief accidenté formé par les massifs volcaniques de la Montagne Pelée (1 397 m) et des Pitons du Carbet (1 196 m). Ces sommets se perdent constamment dans les nuages qui s’accrochent à eux poussés par l’alizé. Cela favorise la condensation et les pluies. Celles-ci sont plus présentes sur la côte Atlantique (côte au vent) car les nuages poussés par le vent d’est sont arrêtés par les montagnes. Autre atout pour la culture de bananes, la présence de nombreuses rivières dont le débit suit le rythme des pluies. Ces terres volcaniques contribuent également à offrir un fruit riche en arômes.
Seule la zone sud, plus éloignée de la masse nuageuse des montagnes, est desservie par sa faiblesse pluviométrique et la longueur de la saison sèche. Cela nécessite une irrigation complémentaire.
Enfin, la Martinique, comme la Basse-Terre en Guadeloupe, est formée pour l’essentiel de collines appelées « mornes » dont la hauteur s’échelonne entre 100 et 500 mètres. Malgré leur altitude modérée, ces mornes ont des pentes raides renforcées par la proximité du niveau de la mer. Tandis que les champs de cannes à sucre occupent les plaines, la culture de la banane a pris possession de ces reliefs. En parcourant les routes de l’île, on longe ainsi des parcelles de bananeraies souvent pentues qui épousent les reliefs du terrain. La zone sud est, quant à elle, plus plate, ce qui facilite le travail des producteurs en autorisant une plus grande mécanisation.
Si vous avez la chance de vivre en Martinique ou d’y partir en vacances, n’hésitez pas à visiter une bananeraie !
Nous découvrirons prochainement l’implantation des cultures de bananes en Guadeloupe.