La menace des cyclones

Il y a tout juste un an, l’ouragan Maria ravageait l’intégralité des bananeraies de Guadeloupe et 70 % de la production de Martinique. En 2016, c’est la tempête tropicale Matthew qui avait détruit la moitié des parcelles martiniquaises. Penchons-nous sur ces cataclysmes naturels et leurs conséquences.

Vue satellite d’un cyclone. Crédits : Adobe stock
Vue satellite d’un cyclone. Crédits : Adobe stock

La bananeraie antillaise frappée par les cyclones

David, Frédéric, Hugo, Dean, Chantal, Matthew, Irma, Maria… Derrière ce chapelet de prénoms anodins se cachent en réalité des ouragans qui ont provoqué des dégâts considérables aux Antilles. Les ouragans entraînent régulièrement des victimes. Ainsi en 1970, la tempête Dorothy a provoqué la mort de 44 personnes, tandis qu’en septembre 2017, 11 décès sont causés par le passage d’Irma à Saint-Martin. À cela s’ajoute des pertes économiques majeures, notamment dans le secteur agricole. En Martinique et en Guadeloupe, la banane est, à chaque fois, fortement impactée.

En effet les bananiers sont des végétaux fragiles. Ils n’ont pas de racines et leur pseudo-tronc ne contient pas de bois . Ils sont donc vulnérables face à des vents de 100 km/h, ce qui correspond au stade de la tempête tropicale (vents compris entre 60 km/h et 118 km/h). Ils ne peuvent opposer la moindre résistance aux vents plus extrêmes des ouragans. En 2017, Maria a foncé sur les Antilles avec des rafales soufflant à 260 km/h !

Quels sont les impacts pour les bananeraies ?  Sous l’effet des vents violents, les bananiers se cassent ou sont déracinés. Les régimes de bananes gisent à terre, les fruits ne pouvant plus achever leur croissance. Outre les vents, l’ouragan s’accompagne souvent de fortes précipitations. Dans ce cas, les sols sont si gorgés d’eau que les souches sont déterrées. La récolte est donc perdue et la replantation est nécessaire pour un redémarrage de la production neuf mois plus tard.

Les dégâts des cyclones sur la production de bananes ont donc d’importantes répercussions sur la situation économique des territoires antillais : baisse des exportations, déficit de la balance commerciale, hausse temporaire du chômage.

Un phénomène climatique inquiétant

Cyclones, ouragans ou typhons, ces termes recouvrent un seul et même fait climatique. Phénomènes maritimes, les ouragans se forment uniquement dans les mers chaudes. En effet, plusieurs conditions demandent à être réunies : une eau supérieure à 26°C sur 60 mètres de profondeur, une quantité suffisante d’humidité dans l’atmosphère et une perturbation produisant des vents tourbillonnants. Au contact de l’océan, l’air devient très chaud et s’élève au-dessus de la mer, avec une spirale d’air plus frais vers le centre de la dépression. Cet air instable produit une activité orageuse, dont l’ampleur croît proportionnellement à la chaleur et l’humidité. Avec le réchauffement climatique, les scientifiques prévoient une augmentation de l’intensité des ouragans car le renforcement de l’effet de serre va accroître la température de l’eau et le taux d’humidité.

Chaque année, pendant la saison des pluies (de mai à novembre), le bassin caribéen, situé en zone intertropicale, réunit les conditions nécessaires à la formation des cyclones. Les bananes antillaises se situent donc dans une zone cyclonique particulièrement active. Elles sont ainsi beaucoup plus vulnérables que leurs concurrentes d’Amérique latine et d’Afrique.

Bananeraie ravagée par Maria en 2017 à Petit Canal en Guadeloupe. Crédits : UGPBAN
Bananeraie ravagée par Maria en 2017 à Petit Canal en Guadeloupe. Crédits : UGPBAN

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